Samir Saied, ministre de l’Economie et du Plan : « La Tunisie peut être le bon compromis qui permet de faire du nearshoring et du friendshoring »
“Entre un approvisionnement lointain qui est soumis aux aléas du risque géostratégique et une relocalisation dans les pays européens, que je comprends et qui est légitime mais qui n’est pas toujours rentable (parce qu’il y a le coût de l’exploitation), je pense que la Tunisie peut être dans certains nombres d’activités, l’opportunité et le compromis qui permettraient de concrétiser le friendshoring. En bénéficiant du talent pour lequel nous sommes bien positionnés, à savoir le capital humain (nous avons des centres de formation, nous bénéficions également du programme Horizon Europe), combiné à la proximité géographique (on est à moins de trois heures de vol), la Tunisie peut être le bon compromis qui permet de faire du nearshoring et du friendshoring dans des conditions gagnant-gagnant pour les deux parties”.
Sihem Boughdiri Nemsia, ministre des Finances : «Les attentes concernant la révision de notre système fiscal sont toujours de mise»
“ Le programme des réformes stratégiques prévu dans le cadre du document, objet de discussion avec le FMI, comporte un chapitre relatif à la réforme fiscale. Et dans la réforme fiscale, il y a trois aspects qui concernent l’assiette fiscale, le niveau d’imposition et les avantages fiscaux. On ne peut pas dire qu’on n’a rien fait en matière de réformes fiscales. On l’a déjà commencé en 2014, et c’était un programme où on a touché tous les aspects de la fiscalité, mais quand même, les attentes concernant la révision de notre système fiscal sont toujours de mise. Dans le cadre des réformes fiscales, on a prévu d’élargir l’assiette fiscale avec une tendance vers la rationalisation des avantages fiscaux. On va agir également pour réduire les taux, et donc pour améliorer la vision pour l’investisseur et cette réduction au niveau des taux va toucher tous les aspects de la fiscalité (directe et indirecte). […] on va travailler également sur le problème de l’informel, à travers l’élargissement de l’assiette de l’impôt sans augmenter les niveaux d’imposition. Ceci, sans oublier le travail important qui est en train d’être effectué en matière de digitalisation de l’administration».
Neila Nouira Gongi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines : « Mieux adapter le financement aux entreprises »
«Notre stratégie industrielle à l’horizon 2035, que nous allons présenter dans les prochains jours, témoigne de la place aussi importante que nous accordons à la compétitivité, l’innovation et au développement technologique. Nous avons misé à travers tout ce processus sur le développement d’une infrastructure industrielle technologique qui soit à même de permettre aux entreprises de développer leurs projets. […] L’axe sur lequel nous devons encore travailler, c’est comment mieux adapter le financement aux entreprises, comment mieux adapter nos mécanismes aux besoins réels des entreprises, et comment davantage faciliter et fluidifier nos procédures. Notre principal moteur qui nous anime, c’est comment permettre à nos entreprises, privées, publiques, tunisiennes, startup, étrangères… de pouvoir asseoir notre compétitivité sur une base saine, durable et résiliente. En ce sens, il y a deux axes majeurs sur lesquels on est en train de travailler: si, aujourd’hui, vous posez la question à une entreprise pour savoir ce qui lui fait peur, ce sont les nouveaux paradigmes auxquels nous sommes confrontés. C’est justement parler d’une empreinte carbone, d’une taxe carbone qui est à nos frontières et pour laquelle nous devons nous préparer, même si en Tunisie on a un taux faible d’émission de CO2. Demain, parce que nous sommes un pays exportateur, nous serons confrontés à cette problématique de conformité aux normes relatives aux empreintes carbone et c’est l’un des axes de notre travail. L’autre axe, c’est la transition digitale des entreprises».